Amir Wrapped 2023
Un regard sur la musique qui m'a accompagné cette année
L’année musicale 2023 a commencé de façon plutôt calme puis, dans l’attente d’une grande sortie qui pourrait bouleverser les listes de fin d’année, a continué d’être assez calme et s’est finalement terminée de façon très calme.
Pour autant, si les superstars ne se sont pas manifestées à travers les vastes genres dans lesquels on aurait pu les attendre, de nombreux albums de qualité ont tout de même été produits pour notre pur plaisir. L’élaboration d’un top a été compliquée puisque beaucoup d’albums se situaient autour du même niveau - dans le registre de l’expérience cool qui dure un certain temps mais qu’on imaginera difficilement écouter dans un avenir proche.
On pourrait presque faire une liste plus longue des albums à l’extérieur du top 10, à la limite de l’excellent mais simplement “bons”, ce qui n’est pas une critique négative mais une observation du type d’année musicale qu’on a vécu. Une down year, comme on dit.
Au-delà des sorties de l’année, j’ai personnellement traversé plusieurs phases à commencer par la brit-pop inspirée par Aftersun auquel je pense toujours, jour et nuit, sans répit. Puis j’ai pris un tournant électro quelque part dans l’année qui m’a surpris mais qui n’était pas déplaisant et qui m’a permis de découvrir quelques artistes très talentueuses présentes dans la liste à venir.
Plus globalement, j’ai énormément écouté The Alan Parsons Project (que des bangers), The Durutti Column grâce à The Bear (yes chef, thank you chef, etc) et Four-Calendar Café de Cocteau Twins qui est tout simplement un album automnal parfait.
Ndlr : ces projets n’ont eu aucune influence sur la liste de fin d’année mais on tient à produire un Wrapped plus détaillé que celui de Spotify. Le sandwich des genres favoris n’était pas suffisant, en plus d’être faux.
Top Albums 2023
Comme d’habitude, on part sur un top 10 classique et parmi plus d’une centaine d’albums écoutés, il y aura des exclus. Les mentions spéciales avant de commencer :
Quaranta - Danny Brown
Stereo Mind Game - Daughter
The Land Is Inhospitable and So Are We - Mitski
Masego - Masego
In The End It Always Does - The Japanese House
Quelques EPs de qualité :
Forever Means - Angel Olsen
Become - Beach House
Split Decision - Dave, Central Cee
Et quelques (légères) déceptions :
the record - boygenius
Space Heavy - King Krule
everything is alive - Slowdive
Boygenius semble être partout à tout moment. Leur popularité en tant que groupe a dépassé les attentes dès sa création en 2018 mais pourtant, le rendu musical en tant que collectif n’est pas toujours au niveau de ce que chaque chanteuse parvient à produire individuellement.
Julien Baker, Lucy Dacus et Phoebe Bridgers sont toutes les trois d’excellentes artistes, à différents niveaux selon votre préférence (Julien Baker supremacy ici), mais leur approche en tant que boygenius semble les limiter ou les contenir dans certains rôles spécifiques. On voit quelques éclats de brillance lorsque l’une d’elle décide de prendre les devants, mais il s’agit de moments trop rares pour faire de the record l’album iconique que leur équipe marketing semble chercher à promouvoir.
Comme je le disais plus tôt dans l’année sur le dernier Screen Time (rip), j’en attendais beaucoup du nouvel album de King Krule après son single Seaforth. Malheureusement le déclic ne s’est pas fait et il s’agit plus d’une déception personnelle que d’une vraie critique de l’album.
Everything is alive aurait été un suffisamment bon album pour ne pas figurer sur cette liste si le nom de Slowdive n’y était pas attaché. Le contenu est bon, kisses est l’une des meilleures chansons de l’année, mais l’ensemble est un peu trop contemplatif et passager. On est loin de l’album éponyme qui marquait leur grand retour en 2017 ou des cultissimes Souvlaki et Just For A Day.
10. V - Unknown Mortal Orchestra
Du funk, du groove et du psychédélique. Ou plutôt du psychédélique, du groove et du funk ? L’ordre des choses importe peu lorsque l’on sait qu’on obtient tout cela et bien plus avec un nouvel album de Unknown Mortal Orchestra.
Après la sortie plutôt anecdotique de Sex & Food en 2018, UMO propose de confronter leur approche lo-fi à une production quasiment maximaliste sur V. Ça s’entend d’entrée sur The Garden, une intro osée de 6:20 qui se base sur de la répétition avant de laisser place à un solo de guitare de presque une minute.
Sorti en mars, l’album sonnait l’été avant l’heure grâce à des hits comme Meshuggah, That Life ou Weekend Run qui dynamisent l’ensemble avec des refrains catchy et un groove indomptable. On note également le travail sur les transitions qui permettent de conserver un rythme inlassable tout du long.
Structurellement parlant, la seconde partie d’album est plus calme et cherche à prendre son temps. On y croise des passages instrumentaux très beaux comme Shin Ramyun ainsi que des mélodies plutôt créatives sur des morceaux plus lents, comme avec Nadja ou I Killed Captain Cook en hommage aux origines hawaïennes de Ruban Nielson.
Dans sa totalité, V peut se montrer parfois légèrement inégal, peut-être même long si l’on ne souhaite entendre que des hits, mais l’album a beaucoup à offrir à ceux qui seraient curieux de vivre l’expérience UMO à fond.
9. Multitudes - Feist
Six ans après la sortie de Pleasure et sans plus rien à prouver, Feist réapparait avec un album imprévisible et presque théâtral. L’accent est mis sur les fondamentaux de la folk-pop, sur une guitare, l’absence de percussion et bien évidemment : sur sa voix.
Pour autant, on assiste presque à un faux départ sur In Lightning, puisqu’elle démarre de façon plutôt explosive en étant accompagnée de synthés enchantés, avant de ralentir considérablement sur les chansons suivantes, adoptant cette fois-ci une approche très acoustique et réservée.
L’énergie se stabilise rapidement, le temps d’apprécier ses sages observations, puis le sol se met à trembler en milieu d’album sur I Took All My Rings Off. Ce n’est pas seulement grâce à sa voix, mais aussi le résultat d’une instrumentation très grave qui sonne son propre retour, produisant une séquence de musique très dramatique et puissante.
The world's a ring, the stars are rings
The moon's a ring, the light got in
Lifted the whole Earth to singing
Plus tard sur Borrow Trouble, on l’observe au milieu d’un chaos contrôlé pousser un véritable cri cathartique pour se défaire de ses doutes et ses peurs infondées. On sent toute l’accumulation de frustrations et d’énergie qu’elle n’avait jusqu’à présent pas déployé être relâché pour notre plus grande satisfaction.
En effet, Multitudes est avant tout une œuvre de musique qui nous veut du bien, un sanctuaire harmonieux qui démontre que Feist est encore l’une des toutes meilleures auteure-compositrice actuelles. Sa voix engagée se fait peut-être plus discrète ici, mais elle parvient encore parfois à invoquer son pouvoir mythique lorsqu’elle le souhaite.
Your thoughts will find a clock to wind
And put dissent into your ear
Even before your eyes are open
The plot has thickened round your fears
8. Yard - Slow Pulp
Yard est le deuxième album studio du groupe Slow Pulp, originaire de Madison, Wisconsin et désormais basé à Chicago, Illinois, sorti trois ans après leur début Moveys en 2020 qui leur avait valu une invitation en tournée avec Alvvays.
Il n’y a pas de concept élaboré ici, on est simplement confronté à du très bon indie-rock, avec quelques influences country, folk et punk. Le jeune quatuor est capable d’érupter à tout moment, avec des chansons comme Cramps ou Worm, mais préfère l’approche décontractée pour s’exprimer au mieux, comme sur Yard et Carina Phone 1000.
Au fil des morceaux, on sent la voix d’Emily Massey dominer le projet avec des paroles pleines de culpabilité, d’honnêteté et d’introspection. L’enchaînement de Broadview et Fishes en conclusion dévoile des pensées très vulnérables et permet de boucler l’album au plus haut point émotionnel.
Slow Pulp s’inspire grandement du rock des 90’s/00’s et ça leur réussit glorieusement bien. On relève notamment une chanson comme Doubt dont le refrain pourrait apparaître dans un teen movie des années 2000 - ce qui est la plus haute forme de compliment - ou leur hit single Slugs, plein de maitrise servant de parfait résumé du groupe.
7. Manzanita - Shana Cleveland
Manzanita est le deuxième album solo de Shana Cleveland - membre du groupe La Luz - mais aussi le nom d’un petit arbre californien qui réside dans son jardin. On explore ici des sentiments d’appréciation profonds envers ce morceau de nature ainsi que les vastes paysages californiens qui l’entourent.
Grâce à une approche indie-folk très apaisante et douce, on se laisse guider à travers un monde presque fantastique. C’est le cas sur l’introduction, A Ghost, qui semble s’adresser directement à nous.
Cette impression qu’une figure spirituelle nous guide de chanson en chanson ne quitte pas l’album tandis que Cleveland nous présente la magie de l’environnement qui l’entoure. Et lorsqu’elle ne prononce pas le moindre mot, elle s’appuie sur sa guitare ainsi qu’une riche instrumentation pour dresser le décor et apporter une touche mystique en plus.
Le ton ne monte jamais vraiment sur Manzanita et on ne demande pas non plus à ce que cela se produise. Tout est très constant durant cette balade surnaturelle. Sur l’un des meilleurs morceaux de l’album, Ten Hour Drive Through West Coast Disaster, Shana Cleveland contemple les effets tragiques d’un climat qui se détériore et cherche la réponse à une question essentielle.
Ten hour drive through west coast disaster
Some of the flames and fire plains over Shasta
Cattle farms out of horror films
Will you find a way to love this world?
6. Burning Desire - MIKE
2023 était une année assez peu impressionnante pour le genre global du rap et au bout de 12 mois de sorties d’albums plus ou moins bons, c’est MIKE qui se démarque du reste avec Burning Desire.
Le jeune rappeur de New Jersey se fait discret, mais se montre paradoxalement très prolifique puisqu’il sort facilement plus d’un projet par an depuis ses débuts en 2016 - avec 12 albums et mixtapes au compteur, dont cinq sur les trois dernières années. Il fait également partie de ces rappeurs qui somnolent presque à travers leurs textes, à l’image de Earl Sweatshirt ou Vince Staples, mais qui dégagent tout de même une énergie intéressante grâce à des textes personnels et des instrus inspirées.
Sur Burning Desire, MIKE propose une structure très dense avec beaucoup morceaux courts qui ressemblent presque à des démos mais ça marche et on se laisse emporter par son flow. A travers ses 24 chansons - d’une durée finalement relativement courte à 50 minutes - il parcourt une sélection de samples assez variée qui aide grandement à garder notre attention et créer une ambiance irrésistible.
C’est le cas sur Sixteens qui emprunte un peu de soul à Wynd Chymes (Love Has Come Again), ou 98 qui se tourne vers le smooth jazz de Joni Mitchell (The Hissing of Summer Lawns) ou peut-être sur l’un des meilleurs morceaux de rap de l’année : plz don’t cut my wings qui sample Stages de David Benoit.
Grâce à une approche lo-fi ingénieuse qui lui permet de piocher dans divers genres et de changer de rythme à volonté sans sacrifier la cohérence de son projet, MIKE n’a plus qu’à laisser son charisme parler pour produire un ensemble homogène qui réserve plus d’une surprise à son audience.
5. Madres - Sofia Kourtesis
Madres était l’album feel-good de fin d’année, lorsque le soleil se couchait de plus en plus tôt et que l’automne commençait à marquer son territoire, c’est Sofia Kourtesis qui est venue maintenir la lumière un peu plus longtemps et fournir l’énergie dont on avait désespérément besoin.
La chanteuse, DJ et productrice propose ici un album qui voyage tout autant que sa créatrice, de Berlin à Lima, alternant l’anglais et l’espagnol, et dédié à ses parents - la chanson Vajkoczy porte le nom du chirurgien qui a sauvé la vie de sa mère - et apportant surtout une forte ambiance festive.
On se trouve quelque part entre dance-pop, électro pop, house et synth-pop et on traverse ces registres de manière complétement fluide. Les deux premiers morceaux - Madres et Si Te Portas Bonito - servent de parfaite introduction au projet et donnent un ton exaltant d’entrée.
How Music Makes You Feel Better est peut-être le titre de chanson le plus approprié de l’album, puisqu’il décrit exactement les sensations provoquées par la musique de Kourtesis. C’est entraînant, euphorique, hypnotisant et merveilleusement produit.
Le rythme ralentit légèrement par la suite, sans pour autant perdre en qualité, mais c’est avec Estación Esperanza que le projet se réanime et termine en toute beauté. Kourtesis fait tourner en boucle un sample de Manu Chao - de sa très connue Me Gustas Tu - et ne manque pas d’ajouter un chant de manifestation péruvienne anti-homophobie en ouverture.
Pour Sofia Kourtesis, Madres ressemble en beaucoup de points à un hommage à ses origines, ses racines en tant qu’artiste et aux inspirations qui l’ont guidé jusqu’une réussite si triomphante.
4. Atlas - Laurel Halo
Laurel Halo semble capable de tout faire. Depuis plus de 10 ans, elle alterne les rôles de compositrice, DJ, musicienne ou productrice, se prêtant à l’électro, la techno, l’avant-pop, l’expérimental, le jazz et joue de la guitare, du piano, du synthé ou encore du violon avec une facilité impensable.
Dans l’optique de continuellement expérimenter, elle produit Atlas, un projet sur lequel elle s’entoure de quelques spécialistes et fait appel à une sélection d’instruments relayant de vastes émotions - on y trouve le saxophone anxieux de Bendik Giske, le violon sinistre de James Underwood, le violoncelle grinçant de Lucy Railton ainsi que le calme omniprésent du piano de Halo.
Le voyage à travers cet album n’est pas facile et on peut facilement s’y perdre en laissant les lumières floues défiler sous nos yeux. C’est ambient, beau et surtout constant, car il n’y a que très peu d’exclamation ou de sursauts.
Cela étant, on peut considérer que l’apogée du projet se trouve sur Belleville, à 1:29 lors des quelques secondes où Laurel Halo et Coby Sey allient leur voix. C’est un moment d’élégance éphémère qui disparait si rapidement qu’on ne peut qu’imaginer son fantôme parmi les notes de piano le succédant.
Les autres prestations vocales sont rares, mais elles suffisent à hanter cet album et à surélever l’atmosphère éthérée du projet, comme ça peut être le cas sur Late Night Drive.
Globalement, Atlas est un album de circonstance qui requiert de la patience et qui se révèle un peu plus au fil des écoutes. Il ne demande qu’à ce que l’on observe la beauté de ses compositions dans le calme le plus complet.
3. & the Charm - Avalon Emerson
Avalon Emerson aura été ma grande révélation de l’année 2023 et cela a commencé avec un DJ set de six (6) heures durant lequel elle a utilisé un remix de Let Me Blow Ya Mind de Eve et Gwen Stefani (à partir de 2:53:25 - drop à 2:55:55). C’était un instant glorieux qui a mené à beaucoup de recherches, beaucoup d’autres DJ sets dont son excellente apparition chez HÖR Berlin et finalement son nouvel album & the Charm.
Souhaitant s’éloigner des clubs et des platines, Emerson a produit un album plutôt orienté dream-pop et synth-pop, plein de mélodies tendres et finement travaillées. Elle démontre notamment tout son talent de musicienne sur l’introduction Sandrail Silhouette ou encore sur son single le plus réussi Astrology Poisoning.
Et pour quelqu’un qui se décrit comme n’étant “pas vraiment une chanteuse”, elle a un sens des mélodies inné et une voix douce qui complémente très bien sa production. Sur Entombed In Ice, on note la superposition de ses pistes vocales, puis sur A Vision on remarque la distorsion de sa voix pour masquer certains défauts - qui rendent finalement sa performance encore plus attachante.
Néanmoins, c’est en fin d’album que la vraie magie se trouve. Sur l’enchaînement des trois dernières chansons - Hot Evening, Karaoke Song et A Dam Will Always Divide - Emerson décolle réellement en tant que chanteuse et productrice. Ses paroles sont catchy, romantiques, ses compositions pleines de couleurs, épiques et mémorables.
Sur & the Charm, Avalon Emerson se montre complétement à l’aise dans un contexte qui n’était jusqu’à présent pas le sien. En puisant sporadiquement dans des éléments électro afin de garder une touche de familiarité, elle produit un album pop confortant, subtil et surtout de grande qualité.
2. The Greater Wings - Julie Byrne
L’histoire de The Greater Wings est celle du deuil, de gratitude et de romance. Lors de sa conception en 2021, Julie Byrne a tragiquement perdu son ami et producteur, Eric Littmann. Après avoir mis pause au processus d’enregistrement, elle est parvenue à compléter ce projet deux ans plus tard pour créer quelque chose de transcendant.
Accompagnée d’une guitare délicatement pincée, d’un synthé très doux, d’un piano intermittent et occasionnellement d’une très belle harpe, les paroles contemplatives et méditatives de Byrne atteignent des hauteurs qu’on ne peut qu’admirer.
On ressent un poids attaché à chaque mot lorsqu’elle aborde le sujet des relations qui ont marqué son existence et qu’elle observe l’impact de ces individus sur son existence. Chaque morceau semble mener à une leçon dont elle se rappelle ou à un souvenir clé. On anticipe parfois une montée en intensité dans son ton, mais elle ne perd jamais le contrôle de son propre rythme.
C’est d’autant plus perceptible sur Summer Glass, une composition de 4:19 en constante ascension mais simultanément figée dans le temps. On se retrouve porté par un synthé plein d’élégance et bien sûr la voix immuable de Byrne qui transforme cette expérience en véritable voyage astral.
The Greater Wings - le titre d’introduction tout comme l’album - est plein d’amour et de peine, simultanément léger et lourd, représentant au mieux ce travail majestueux de Julie Byrne. Il s’agit simplement du plus beau moment de musique de l’année.
Music in the walls
You were in the moment
With your life across the chord
Was this always or never before?
1. Mid Air - Romy
Sur son tout premier album studio, Romy combat ses aventures amoureuses à travers les pulsations d’un dancefloor qui n’appartient qu’à elle. L’énergie est contagieuse, jubilante mais aussi mélancolique et romantique.
Avec l’aide de Fred Again.., Jamie xx et Stuart Price à la production, les bangers défilent et l’énergie ne retombe quasiment jamais. C’est de la dance-pop de haute qualité comme en témoigne la très fine déclaration d’amour Loveher en guise d’introduction.
Plus tard sur l’album, Strong se distingue comme étant le hit mémorable du projet. L’accent est évidemment placé sur le rythme inépuisable de la production de Fred Again.., mais l’approche de Romy est aussi centrée sur la simplicité et la vulnérabilité de ses paroles comme elle a toujours su le faire avec The xx.
C’est la répétition du refrain - “you don’t have to be so strong” - se mêlant à l’instru à travers le morceau, jusqu’au drop à 3:14, qui sert à produire l’un des moment de musique les plus satisfaisants de l’année. C’est aussi la douceur de sa voix qui offre un contraste aux beats les plus durs - comme sur Did I? qui prend un tournant deep house - et qui permet à l’album de ne jamais s’essouffler.
L’ensemble est très réussi et parfois même étonnamment créatif à l’image de la production sur Enjoy Your Life, qui emprunte à la fois à Oby Onyioha et Beverly Glenn-Copeland pour apporter un touche de funk ultra positive, avant de conclure sur l’excellent morceau libérateur She’s On My Mind.
À l’image de son tout premier single Lifetime sorti en 2020, Romy organise sur Mid Air une célébration grandiose à laquelle tout le monde est invité.
Bonus Playlist
Après mes albums favoris, voici mes chansons préférées de l’année sous forme de playlist avec 40 morceaux classés par ordre chronologique.
Encore une fois, très peu de blockbusters hits - c’est à croire que je ne suis pas l’audience visée par le mainstream wow - mais tout de même pas mal de chansons cool.
Et oui, il s’agit bien d’une chanson tirée de la BO de Oppenheimer que je n’ai définitivement pas écouté assez de fois pour qu’elle apparaisse dans mon top 10 sur Spotify. (…)


